(Conquérant ou libérateur: "il faut se servir du FMI" dit DSK)
Strauss-kahn dans la comédie-humaine
Le journal « Le Monde » a pris l’heureuse initiative de diffuser chaque semaine, avec son journal daté du jeudi, un titre de la comédie humaine de Balzac.
Un grand nombre de familles françaises possèdent dans leur bibliothèque des exemplaires des livres de cet auteur. Et nombreux aussi sont ceux qui détiennent chez eux l’œuvre complète dans une collection de luxe.
(On aime aussi Goldoni dans le spays slaves)
Il était de coutume dans certaines familles bourgeoises de retirer un tome –en cas de vol la collection devenait invendable et c’était donc dissuasif- et de le confier à un proche. Après quelques années ce volume était irrémédiablement perdu.
Dans ma collection il manque « Frédéric Lambert », livre autobiographique de Balzac. Heureusement on trouve partout ces ouvrages et l’on peut même les télécharger (sur Ebooks libres et gratuits si l’on veut- j’aime cette association de libre et gratuit, souvent c’est le contraire par exemple pour les écoles et les universités plus c’est libre et plus c’est cher).
Mais quel bonheur en passant devant les kiosques à journaux de voir en présentoir un titre connu de Balzac, réédité à partir de l’impeccable édition des classiques Garnier mais ici habillés d’une couverture blanche, à l’image des croisés…mais cette fois-ci de la culture.
Il suffit de le prendre et de l’ouvrir à une page au hasard pour être plongé instantanément et à nouveau dans le vaste univers balzacien. On ne trouve peut-être un équivalent que dans la musique…de Dvorak par exemple où dans chacune de ses symphonies on y trouve immédiatement un lieu, une atmosphère, un sujet ancré dans la société – musicale- de son époque, une fresque narrative, un propos développé sans qu’il n’y jamais un instant de répit.
Il en va ainsi des « illusions perdues ». En prenant une page au hasard au milieu du livre on finit par le lire en allant vers l’avant puis vers l’arrière pour être sûr de ne rien perdre.
Félicien Vernou journaliste dans un journal libéral (au sens de l’époque, en opposition aux conservateurs et royalistes) était, écrit Balzac « attablé avec une femme trop laide pour ne pas être légitime ».. «Malade de son mariage, cet auteur ne devait pardonner à personne aucun succès ». Et bien sûr Lucien de Rubempré comprit ainsi «l’âcreté des réparties de ce journaliste, l’acerbité de sa phrase ».
Ainsi tout rédacteur d’articles critiques –blogs, journaux politiques- doit se garder d’avoir une femme laide ou qui a la tête trop près du bonnet. Ce devrait être quasiment une obligation déontologique.
Si c’est possible mieux vaut aussi l’aimer cette femme légitime. Pas trop toutefois. Certains grincheux –notamment dans les cercles religieux extrémistes de différentes confessions- estiment qu’aimer passionnément sa propre femme doit être jugé aussi coupable que l’adultère. Si l’adultère est un crime ? (Adultère simple ou double en fait, non cela ne signifie pas avoir deux maîtresses ou deux amants).
Pour Jean-Christophe Cambadèlis, député PS ce n’en est pas un. Concernant l’enquête du FMI visant le Directeur Général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, dans le cadre d’une affaire de favoritisme présumé lié à des relations intimes avec une subordonnée il déclare qu’: « il n’y a ni victime, ni plaignant, ni coupable ». On voit qu’il prépare activement le congrès de Reims du PS.
Tout au plus DSK - le Don Juan du FMI ne fait –il que soutenir une réputation dans ce domaine ( Sarko aussi quand on l’interrogeait sur ses bonnes fortunes féminines répondait avec une fausse humilité… « on me surestime »).
Le favoritisme, l’abus de pouvoir sont toujours préjudiciables à quelqu’un, quand ils sont constatés, sinon ce ne serait pas du favoritisme et ce n’est pas de bonne administration, n’en déplaise à J-C Caramba !!! .
Que Strauss- Kahn ne soit pas jugé coupable pour son infidélité, en effet peu me chaut autant qu’à Cambarélis.
L’Anne (Sinclair) a bon do (s) (minique). Quant au mari, sans doute trop curieux, de la partenaire amoureuse de Strauss-Kahn, qui a découvert les couriels, (un économiste argentin renommé, qui va désormais voir la crise financière en noir comme le Félicien Vernou de Balzac), selon Carambalis, ce n’est pas une victime et s’il le dit c’est qu’il en sait quelque chose.
Mais dans ce cas il faut proclamer pour chaque homme ou femme l’inaliénabilité de son corps et de ses sentiments et il doit être clair que le mariage n’en déplaise à Kant (et je ne parle pas du pape B.16, applaudi par Sarko -mieux vaut la morale du prêtre que de l'instituteur- lui aussi grand pratiquant de la chose quant il en a l’occasion , le petit fûté) ne doit pas signifier la propriété exclusive du corps (ni du cœur) de son conjoint. Les notions de fidélité, de femme légitime doivent disparaître d’un langage pseudo-juridique ou moral. Il ne peut s’agir que d’arrangements personnels, et pas même d’un contrat (du fait de l’inaliénabilité de soi-même; je réponds ainsi à la question le mariage est-il un contrat, qui fait couler beaucoup d’encre).
A moins que tout cela ne soit qu’illusion. Strauss-Kahn n’a commis qu’une action généreuse, charitable même. Son éphémère conquête, Piroska Nagy, est hongroise et DSK a peut-être seulement voulu honorer de ses (hautes) faveurs une compatriote de Sarkozy auquel il doit son poste de directeur du FMI.
De la même façon que Sarko veut servir la France en la couchant à ses pieds, DSK veut honorer le pays de son bienfaiteur en couchant une compatriote de son bienfaiteur dans son lit. Pour l’un comme pour l’autre la politique leur a permis de rencontrer des femmes de qualité. Tant mieux pour eux. Personne n’a contraint ces femmes à les admirer ou à coucher avec eux (bien que parfois les petits avantages que l’on en tire ne sont pas toujours négligeables, ainsi que les ors des palais et la proximité des hautes sphères du pouvoir…).
Un autre point en faveur de DSK qui a déclaré en parlant de la crise financière que « toute action solitaire doit être évitée, voire condamnée ». Ce n’est certes pas son genre d’une manière générale. Piroska Nagy pourra confirmer que, lors de sa tournée européenne ou du forum de Davos début 2008, DSK n’a mené… aucune action solitaire.
Le seul perdant c’est peut-être l’amour. DSK a publié dans un communiqué, qui a fait le tour du monde, que « l’incident qui s’est produit dans (sa) vie privée a eu lieu en janvier 2008 ».
Qualifier une relation amoureuse avec une femme « d’incident qui survient dans votre vie », c’est d’une mufflerie, d'une goujatterie et …beaucoup de femmes pourraient reconnaître que beaucoup d’hommes ne méritent pas le bonheur qu'elles leur apportent.