Pas de parvis nu aux Saintes-Maries-de-la-mer
Le courroux de l’abbé devenait permanent. Depuis des années la Commune des-Saintes-Maries-de-la-mer organisait des visites touristiques du toit-terrasse et du chemin de ronde de l’église fortifiée dont il était le desservant.
En vertu de la loi de séparation de l’église et de l’Etat, la Commune organise ces visites sans que les touristes ne passent jamais dans les lieux consacrés ni même devant la moindre petite chapelle dédiée.
Aucun oculus de l’escalier d’accès au toit ne donne sur l’intérieur de l’église. Ni de l’autel, ni de la nef, ni des transepts latéraux de celle-ci on ne peut voir se profiler l’ombre d’aucun touriste.
L’abbé soutenait que le maudit toit – toi-même – faisait partie intégrante de l’église et que toute visite devait, dès lors, être préalablement soumise à son autorisation selon le saint principe « ne touche pas à mon culte ».
Le prêtre jugeait, avec pertinence, que les rondes de visiteurs sur le toit de son église altéraient la plénitude de son office et le pieu recueillement de ses fidèles.
Mais, il avait été dit pour droit que ledit toit devait être regardé comme un « parvis aérien » et suivre le régime des parvis de toutes les églises de France, gaiement piétinés sans autorisation diocésaine par tout touriste bien attentionné.
Ainsi, cependant que la Commune continue de toucher les royalties des entrées payantes des touristes affluant, lui et l’esprit saint restent assurément les deux niais du culte.