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27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 13:20


          En route pour la Turquie et les sites antiques de Hiéropolis et Ephèse

Hieropolis qui se trouve aujourd'hui en Turquie a été créée quand cette région appartenait à l'empire romain, autant dire l'Europe d'aujourd'hui.

La beauté des colonnes doriques est intacte


Plutôt que d’écouter le Président  de la République française martelant à Nice son refus de l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, j’ai préféré me rendre en Turquie même.

 

Je me suis ainsi arrêté à Hierapolis en Anatolie occidentale. Non je ne me suis pas fait arrêter hier par la police !.



                                           ( l'arène )


Le combat de gladiateurs prévu aujourd'hui dans l’arène entre Gilius Simon, le gaulois et Nadalus, l’hispanique n’a pas pu avoir lieu, des producteurs de lait ayant bloqué l’entrée de l’amphithéâtre pour protester contre la chute du prix du lait, tombé à moins de  trois sesterces le litre. Cela n’a d’ailleurs aucune importance les deux malfaisantes fripouilles (on ne faisait pas grand cas à cette époque de la vie d'un gladiateur) étant de toute façon destinées à finir rapidement dans la fosse commune.

 

La ville est des plus agréables.
                                                   (Temple d'Apollon)

J’y  ai fait un petit « zoupé » (comme on prononçait au temps du haut empire romain) fait d’une côtelette d’un agneau fraîchement immolé à Poséidon, accompagné d’un peu de vin de Falerne.


 

Puis je suis parti pour Ephèse, ville dont les vestiges témoignent de la munificence des empereurs romains.




                                   la magnificence de la Bibliothèque Celsius


Arrivé là, j'appris qu'Apollon venait de quitter la ville  pour se rendre à un banquet chez les Ethiopiens. Cela n’étonnera personne d’observer que les Dieux grecs ou romains se trouvent souvent loin de chez eux quand on a besoin d’eux. Déjà Zeus, dès le chant  premier de l’Iliade d’Homère, était parti chez ces mêmes Ethiopiens et Poséidon faisait de même au chant 1 de l’Odyssée.

                                                                                      (temple de Domitien)
 

Je savais qu’Apollon avait toujours soutenu Troie, aujourd’hui en Turquie occidentale, contre les Grecs. La pomme de discorde n’est plus la belle Hélène mais la belle Chypre, située reconnaissons-le nettement plus près géographiquement de la Turquie que de la Grèce.

 

J’avais bien lu dans l’Iliade qu’Apollon, le cœur en courroux, avait décoché ses flèches aigües  sur les Grecs et « des bûchers funèbres, sans relâche, brûlèrent par centaines ».

 

Aussi je souhaitais le conjurer de diriger du haut de l’Olympe, comme il l’avait déjà exercé avec succès contre les Achéens, le trait de ses flèches sur la cohorte des chefs de l’UMP, qui ont encore rappelé par une dépêche de l’AFP que ce parti resterait toujours hostile à l’adhésion de la Turquie à l’UE. Il convenait  aussi de réserver un trait de javelot à Sarkozy, au verbe frelaté et réducteur, qui attise les querelles entre mortels, et à Michel Barnier, coupable d’une double infidélité à l’égard de la Turquie. Kouchner, oublions-le !.

Les vestiges de la Boulè, siège administratif de la ville, et du Prytanée, sorte d’hôtel de ville de la cité, nous rappellent le mode d'administration de la ville. Mais je filai en  direction du Grand Théâtre.

 

En route, comme les romains de l’époque, je passais par les latrines publiques dont les miasmes étaient effacés sous les lourds parfums d’Ephèse versés à profusion par les esclaves préposés à cette fonction. Ce lieu public favorisait les débats politiques. Peut-être une politique de latrines, mais de celles qui font vaciller les plus hauts pouvoirs.


On y parlait ici d’un roman policier de John Maddox Rubbert, intitulé « SPQR »,(dans la collection « j’ai lu »), là on évoquait les travaux d’assainissement de la rue des Courètes, située au centre de la ville , commençant au Prytanée, traversant la place de Domitien et s’achevant à la bibliothèque de Celsius.

 Vue saisissante de la rue des Courètes (avec quelques touristes contemporains).

J'y entendis:


-         
le proconsul a lancé un appel d’offre pour les travaux de réfection des canalisations d’eau dans la rue des Courètes, disait  l’un.

-          On devrait réaliser ces travaux en régie directe, les entrepreneurs de travaux publics prennent  trop facilement la ville pour une vache à lait, contestait un autre.

-          Voilà pourquoi l’entrée de l’Amphithéâtre de Hiéropolis est bloquée ! plaisantait un troisième!

-          Il suffirait que la cité achète une centaine d’esclaves. Le sénat romain a fixé par décret le prix de base d’un esclave mâle en état de travailler à l’équivalent du prix de 20 bœufs.

-          Si la ville les achète on pourra les faire travailler plus et la ville y gagnera plus.

-          Mais il y a déjà beaucoup d’esclaves à Ephèse; ils sont de plus en plus nombreux et constituent vraiment une menace pour nous citoyens libres;

-          Sans main d'oeuvre servile aucune économie  n’est possible, ils construisent nos édifices et entretiennent nos vignes, leurs femmes nous servent. Sans eux comment vivraient-on?

-          Ils nous apportent nos plaisirs, les hommes pour le carnage dans l’arène, les femmes dans les maisons publiques

-          Au moins Stoïciens, aristotéliciens, sceptiques ou hédonistes nous sommes tous d’accord !

-          Sur le dos et l’échine des esclaves !

-          Passe-moi un peu de vin (car on buvait aussi du vin aux latrines publiques )

 

Je bus aussi une petite fiasque de vin, fait de raisin et de grenade, pas vraiment un nectar…avant de reprendre mon chemin.


                           ( fontaine trajane)

 

Dans l’Amphythéâtre on ne jouait bien sûr aucune pièce de Sophocle, Euripide ou Sophocle. Le concert de Rockus music prévu pour le soir venait d’être annulé, le chanteur souffrant d’une gastro-entérite aiguë, frappé par l’ire de Jupiter, irrité car il ne lui avait été sacrifié qu’une colombe, pas même une chèvre ou un bouc !.

le grand théâtre


Yanko 

 

 

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